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vendredi 31 octobre 2025
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    Entre report d’échéancier, cession de part et dépenses a la baisse

     
    Pour le cas du Sénégal, les entreprises ont annoncé soit, des reports dans leurs échéanciers, soit des actions en cours pour réviser les dépenses à la baisse, ou tout simplement leur intention de céder partie – voire la totalité – de leurs actifs au nom du « cas de force majeure ». Par exemple, le 07 Avril 2020, le major britannique BP publiait un avis de « force majeure » pour annoncer le report à 2023 (au lieu de 2022) la réception du FLNG du projet GNL Grand-Tortue – Ahmeyim (GTA) situé au large des côtes de la Mauritanie et du Sénégal. Pour rappel, en 2019, BP avait attribué à Golar un contrat pour la construction du FLNG pour ledit projet. Le lendemain de cette annonce, c’est-à-dire le 08 Avril 2020, l’américaine Kosmos publiait un communiqué annonçant que « les restrictions en cours ont eu un impact sur les flux de travail critique, y compris pour la construction du brise-lames pendant la fenêtre météorologique opportune de 2020. Et que par conséquent, l’échéancier du projet de la phase 1 (GTA) devrait être retardé d’environ 12 mois. Quelques jours plutôt, plus précisément le 27 mars 2020, la britannique Cairn était monté au créneau pour annoncer les partenaires de la coentreprise, pour le bloc Sangomar, travaillent en collaboration pour évaluer plusieurs initiatives importantes visant à réduire et à remettre en phase les dépenses en capital du projet de développement de ce champ pétrolier. À ce stade, sur la base des initiatives déjà identifiées, Cairn s’attend à ce que les dépenses en capital nettes pour Sangomar, en 2020, soient inférieures à 330 millions de dollars, en baisse par rapport aux prévisions initiales de 400 millions de dollars. Un examen plus large des dépenses en capital pour 2020 et les années à venir est en cours avec la coentreprise, et une mise à jour des résultats sera fournie en temps opportun. THADDEE ADIOUMA SECK SECRETAIRE EXECUTIF DE « ACTION POUR LA JUSTICE ENVIRONNEMENTALE ET RESPONSABLE DU POLE INDUSTRIES EXTRACTIVES » « LE SECTEUR PÉTROLIER EST CERTES IMPACTÉ, MAIS NON PERTURBÉ » Pour l’expert pétrolier, l’impact de la pandémie sur les dynamiques pétrolières au niveau mondial et national est juste passager. Et pour cause, l’industrie pétrolière a une grande capacité d’adaptation et ont eu traversé des situations similaires par le passé. Comment jugez-vous l’impact de la Covid 19 sur le secteur pétrolier Si on doit avoir une vision globale du secteur pétrolier, nous constatons qu’il n’a pas été épargné par la pandémie. Le ralentissement des activités industrielles mondiales a provoqué une chute drastique des cours du baril tout en créant des tensions socio-économiques (notamment pour les pays dépendant de la rente pétrolière) et géopolitiques (conflit latent entre l’Arabie Saoudite et la Russie, avec l’implication de Donald Trump). Au niveau national, la pandémie a relativement perturbé le calendrier opérationnel des activités pétrolières. De nombreuses entreprises ont repoussé la date de lancement de la phase d’exploitation non sans diminuer les CAPEX. Mon sentiment est que l’impact de la pandémie sur les dynamiques pétrolières au niveau mondial et national est passager. L’industrie pétrolière a une grande capacité d’adaptation, les majors totalise près de deux siècles d’expérience et ont traversé des situations similaires par le passé. Ceci est d’autant plus vrai que nos cadres juridiques sont généralement munis d’un dispositif permettant de mitiger ce genre d’effets. Donc je pense que le secteur pétrolier est certes impacté, mais non perturbé. Avez-vous senti une politique de l’Etat pour accompagner les entreprises du secteur face à cette pandémie? Si oui comment appréciez-vous ce soutien? Le secteur pétrolier n’est pas comparable à la situation des PME et PMI qui ont souvent besoin d’une soupape de sécurité pour faire face aux chocs économiques tant endogènes qu’exogènes. Ce secteur est constitué d’entreprises avec une bonne santé financière, un soutien financier de la part de l’Etat peut ne pas se révéler déterminant. De plus, le caractère capitalistique de l’activité impose aux entreprises de prévoir toutes les situations susceptibles de perturber l’équilibre économique du projet dont les crises sanitaires. L’histoire nous a appris que même dans des situations de guerre les entreprises pétrolières ont su tirer leur épingle du jeu. Une situation de pandémie ne saurait être rédhibitoire à la poursuite de leurs activités. Cette pandémie va retarder le développement des champs pétrolier et gazier du Sénégal. Quels pourraient en être les conséquences? La pandémie va retarder la date de production du premier baril, les principales conséquences sont d’ordre économique et financier. Au plan économique, les prévisions faites par l’Etat du Sénégal peuvent légèrement donner lieu à adapta[1]tion. Mais ce sera juste un ajustement. Au plan financier, un retard du lancement de la production prolongera la durée de recouvrement des prêts, et modifiera sans doute leurs pré[1]visions financières. Cependant, il convient de prêter une at[1]tention particulière au lien entre l’exploitation pétrolière et le débat lié au 3ème mandat. Le président Macky Sall accepte[1]ra-t-il de quitter le pouvoir à un moment historique où le Sé[1]négal va inaugurer son entrée dans le cercle restreint et très prestigieux des pays producteurs de pétrole ? En tant qu’ob[1]servateur, nous ne pouvons manquer de nous en inquiéter, d’autant plus que l’histoire nous donne de constater que l’ex[1]ploitation pétrolière a généralement des effets sur les cycles électoraux notamment dans les pays à faible démocratie. Malheureusement à l’heure actuelle, nous ne pouvons que nous questionner. Nous devons toutefois nous garder d’être naïfs car à coup sûr les prochaines échéances électorales « sentiront le pétrole ». Comment entrevoyez-vous l’avenir de ce secteur à la lumière de la crise sanitaire que nous traversons? Personnellement je ne suis pas inquiet. Le secteur pétrolier est très résilient et cette situation quoiqu’inédite ne provo[1]quera pas des conséquences majeures sur les dynamiques du secteur. Ma crainte se situe plutôt au niveau de nos insti[1]tutions. Avant la pandémie, le Sénégal était dans une superbe trajectoire de préparation de ses institutions. Aujourd’hui tout débat autour de la gouvernance des ressources est ajour[1]né à un moment où les chantiers sont encore nombreux. Serons-nous prêts à gérer la nouvelle donne. Plus de 5 ans après les découvertes et de réformes ardues, j’avoue que je ne trouve toujours pas de réponse. L’avenir nous le dira.  

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