Le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, effectue une visite, ce jeudi 22 mai 2025, sur la Plateforme du projet gazier offshore Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Le Chef de l’Etat sénégalais sera en compagnie de son homologue Mohamed Ould Cheikh El GHAZOUANI, Président de la République islamique de Mauritanie.
BP a chargé en toute sécurité , pour l'exportation, la première cargaison de gaz naturel liquéfié de la phase 1 de son projet GTA
Alors que la Banque africaine de développement (BAD) vient d’élire un nouveau président à sa tête, le Mauritanien Sidy Ould Tah, l’heure est à la réflexion sur les grandes priorités stratégiques de l’institution. L’un des axes les plus prometteurs pour le continent demeure sans conteste le secteur maritime. Infrastructures portuaires, pêche durable, connectivité logistique, digitalisation : la BAD a multiplié les initiatives pour positionner l’Afrique au cœur de l’économie bleue mondiale.
Dans un continent où l’inefficacité logistique coûte cher aux économies locales, la BAD a lancé en 2024 un ambitieux programme de digitalisation portuaire. Le projet « African Ports Connectivity Portal » (APC-PP) vise à mettre en réseau les principales plateformes portuaires africaines à travers un portail sécurisé de collecte et d’analyse des données. L’enjeu est de taille : fluidifier le trafic maritime, améliorer la transparence, et rendre les ports africains plus compétitifs.
De Cotonou à Walvis Bay, la Banque africaine de développement joue un rôle clé dans la modernisation des ports africains. En février dernier, elle a débloqué 80 millions d’euros pour le port autonome de Cotonou au Bénin, avec pour objectif de renforcer les capacités logistiques et d’optimiser la chaîne d’approvisionnement régionale. À Walvis Bay en Namibie, son appui a permis l’extension du terminal à conteneurs, facilitant l’accès maritime des pays enclavés d’Afrique australe.
La pêche et l’aquaculture : un levier pour la sécurité alimentaire
Au-delà des ports, la BAD s’investit également dans le développement de la pêche continentale et de l’aquaculture. En partenariat avec la FAO, elle a récemment plaidé pour une meilleure gouvernance du secteur lors d’une rencontre à Dakar. Objectif : valoriser la pêche artisanale, soutenir les chaînes de valeur locales et promouvoir une exploitation durable des ressources halieutiques. En Côte d’Ivoire, un financement de plus de 24 millions d’euros a été alloué à un projet d’envergure dans ce domaine.
Corridors maritimes et intégration régionale
La BAD œuvre également au renforcement des corridors côtiers. L’autoroute transnationale Abidjan-Lagos, soutenue par la banque, vise à transformer le commerce en Afrique de l’Ouest en connectant cinq pays via un axe de plus de 1 000 kilomètres. Un projet structurant, qui renforcera les échanges régionaux et réduira les coûts logistiques liés au transport maritime.
Une économie bleue pour l’Afrique de demain
Avec plus de 30 000 km de côtes et 38 États côtiers, l’Afrique dispose d’un potentiel maritime considérable. La BAD l’a bien compris et en fait désormais une priorité. Selon l’institution, l’économie bleue africaine pourrait devenir un moteur majeur de croissance, à condition d’en assurer une gestion durable et inclusive.
L’arrivée d’un nouveau président à la tête de la BAD pourrait marquer un tournant stratégique pour amplifier ces efforts. Le secteur maritime, encore sous-exploité, apparaît aujourd’hui comme un pilier incontournable du développement économique du continent.