Ces dernières années, l’Etat du Sénégal a multiplié les initiatives pour donner un nouveau souffle à la pêche artisanale. Mais vu la persistance des problèmes dans le secteur, c’est comme si ces efforts n’ont pas eu les effets escomptés. Quai de pêche de Yoff. La brise matinale cingle les visages. Un monde bigarré fourmille sur la berge. Des dizaines de femmes et d’hommes, chaudement habillés pour se protéger du vent frais, se bousculent près des pirogues qui viennent d’amarrer. Des cageots de poisson portés par des hommes vigoureux font la navette entre les embarcations et la salle de débarquement. Cette salle et tous les bâtiments connexes (chambres froides, fabrique de glace, ouvrages de transformation de produits halieutiques…) font partie du quai de pêche réalisé par l’Etat du Sénégal et inauguré en décembre 2016. Non loin de là, deux camions frigorifiques avec l’estampille « Délégation à l’entreprenariat rapide (Der) » sont en train d’être chargés. Leurs propriétaires ont acquis ces véhicules dans le cadre du programme étatique “chaîne de froid» mis en œuvre par le Ministère des Pêches et de l’Economie maritime pour accompagner les mareyeurs pour la disponibilité des ressources halieutiques et le développement du secteur. 55 camions frigorifiques ont été acquis grâce à une enveloppe de 2,5 milliards de FCfa. Selon une note technique du Ministère moteurs. Durant la première phase déroulée entre 2016 et 2019, 5 000 moteurs ont été livrés grâce à une enveloppe de 5 milliards de FCFA. La deuxième phase, en cours, concerne 10 000 moteurs, dont 700 ont déjà été distribués. Une troisième phase de 5 000 moteurs bouclera le projet. À côté de la subvention des moteurs, il y a le programme de remplacement des pirogues en bois par celles en fibre de verre. Deux usines de fabrication de ces embarcations ont été inaugurées à Ouakam en 2019 et à Mbaling (Mbour) en 2023. Elles ont une capacité de production annuelle d’un millier de pirogues. Dans le cadre de ce programme, 38 embarcations offertes par la Cfao au Ministère des Pêches et de l’Economie maritime ont été remises aux Conseils locaux pour la pêche artisanale (Clpa). Le constat est donc indéniable: l’Etat a beaucoup investi dans la pêche artisanale, mais c’est à croire que les impacts sur le secteur ne sont pas opérants au regard de la persistance des problèmes auxquels il fait face et les complaintes des acteurs. Demba Dioum de tutelle, le programme chaîne de froid prévoit également, dans sa deuxième phase, la construction et l’équipement de 19 complexes dans les localités de Bargny, Cayar, Mbour, Fatick, Kaolack, Foundiougne, Kafountine, Potou, Kaffrine, Bakel, Médina Gounass, Sédhiou, Vélingara, Bounkiling, Louga, Podor, Aéré Lao, Thilogne et Kanel. Quant aux quais de pêche, outre celui de Yoff, l’Etat du Sénégal en a construit d’autres comme celui de Potou, de Bargny, de Soumbedioune, de Pointe Sarène, de Ndeppé à Rufisque, de Mboro, de Ndangane Sambou… Subvention des moteurs et renouvellement du parc de pirogues La modernisation du parc piroguier constitue une autre priorité du gouvernement. L’un des projets phare de cette ambition de l’Etat est le renouvellement des moteurs de pirogues artisanales par une subvention d’un million de FCfa par moteur, entamé en 2015. Ce projet qui a pour objectif l’appui au maintien de l’activité de pêche et le renforcement de la sécurité des équipages à bord des pirogues, est estimé à 20 milliards de FCfa destinés à la subvention de 20 000 moteurs. Durant la première phase déroulée entre 2016 et 2019, 5 000 moteurs ont été livrés grâce à une enveloppe de 5 milliards de FCFA. La deuxième phase, en cours, concerne 10 000 moteurs, dont 700 ont déjà été distribués. Une troisième phase de 5 000 moteurs bouclera le projet. À côté de la subvention des moteurs, il y a le programme de remplacement des pirogues en bois par celles en fibre de verre. Deux usines de fabrication de ces embarcations ont été inaugurées à Ouakam en 2019 et à Mbaling (Mbour) en 2023. Elles ont une capacité de production annuelle d’un millier de pirogues. Dans le cadre de ce programme, 38 embarcations offertes par la Cfao au Ministère des Pêches et de l’Economie maritime ont été remises aux Conseils locaux pour la pêche artisanale (Clpa). Le constat est donc indéniable: l’Etat a beaucoup investi dans la pêche artisanale, mais c’est à croire que les impacts sur le secteur ne sont pas opérants au regard de la persistance des problèmes auxquels il fait face et les complaintes des acteurs. Demba Dioum
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