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samedi 1 novembre 2025
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    Le secteur privé doit élaborer une stratégie de collaboration

    THADDEE ADIOUMA SECK, EXPERT PETROLIER, ANIMATEUR A L’OBSERVATOIRE NATIONAL POUR LE RESPECT DES DROITS HUMAINS DANS LE SECTEUR EXTRACTIF (ONRDH-SE) Dans cet entretien, Thaddée Adiouma Seck, expert pétrolier, explique les voies et moyens pour le secteur privé national de profiter au maximum des opportunités du contenu local dans le cadre de l’exploitation du pétrole et du gaz.  M. Seck, le gouvernement a fait voter une loi sur le contenu local. Qu’est-ce que cela vous inspire ? Nous ne pouvons que saluer cette ini[1]tiative du gouvernement qui illustre la détermination des dirigeants à tirer le plus de profit possible de l’exploitation future des ressources pétrogazières. Le vote de cette loi est le couronnement d’un ensemble d’actes posés depuis l’annonce des découvertes. Selon vous, le texte prend-t-il assez bien les préoccupations de notre pays ? Toutes les grandes lignes liées au contenu local sont envisagées dans le texte à savoir : la promotion de l’utili[1]sation des biens et des services nationaux ainsi que le développement de la participation de la main-d’œuvre, de la technologie et du capital nationaux dans toute la chaine de valeur de l’industrie pétrolière et gazière. De plus des mécanismes de suivi ont été envisagés afin de garantir l’efficacité des mesures prises. Au titre de ces mécanismes on peut citer : la création d’un Comité national de Suivi du Contenu local, l’obligation pour les entreprises pétrolières de soumettre un plan de contenu local, sans oublier l’aménagement de sanctions en cas de non-respect des dispositions de la loi sur le contenu local. Comment le secteur privé national pourrait faire pour profiter des op[1]portunités du pétrole et du gaz ? Le secteur privé pourrait profiter des opportunités du secteur pétrolier en élaborant une stratégie de collabora[1]tion. Partant du constat selon lequel nos champions nationaux ont des li[1]mites financières et techniques pour intervenir dans ce domaine, il serait de mise que les acteurs privés mu[1]tualisent leur forces pour créer des entreprises viables et fiables capables de capter les futurs marchés. Sur le volet de la formation l’Etat a déjà posé un acte fort à travers la mise en place de l’INPG. Il faut cependant veiller à ce que le marché de l’emploi ne soit pas saturé par les métiers du pétrole et du gaz, d’autant que ce secteur recrute peu. Le secteur privé national est-il assez outillé à votre avis pour capter ces opportunités ? Pour le moment non. A ma connaissance, il n’y a jusque-là qu’une seule entreprise sénégalaise (créée par des experts pétroliers) qui a manifesté sa volonté de se positionner comme sous-traitant des compagnies pétrlières. Malheureusement elle n’est pas financièrement solide car les moyens financiers nécessaires à la conduite des opérations pétrolières sont colossaux. Nous avons des champions nationaux (des hommes d’affaires sénégalais et milliardaires) de la trempe d’Aliko Dangoté qui n’ont pas encore manifesté leur intention d’investir dans ce domaine. Une politique incitative à leur endroit serait opportune. L’objectif des autorités d’atteindre 50 % de contenu local de l’industrie pétrolière d’ici 2030 est-il raisonnable ? Cet horizon me semble raisonnable, d’autant que le Sénégal n’est pas un pays tout à fait dépourvu de main d’œuvre pétrolière. Bien que n’étant pas pays pétrolier, beaucoup de sénégalais se sont intéressés à ce secteur et travaillent pour la plupart d’entre eux dans la sous-région. Cependant, l’atteinte de cet objectif dépendra de l’ampleur des mesures d’accompagnement que l’Etat prendra. Il ne suffit pas de décréter le contenu local pour qu’il soit effectif. Au-delà de l’élaboration d’une politique en la matière, l’Etat doit soutenir des champions na[1]tionaux pour leur permettre d’être des partenaires privilégiés. Pour ce faire, il faut que l’accès au crédit leur soit facilité et que certaines incitations leur soient accordées. Dans quels secteurs le secteur privé national doit-il se positionner pour le contenu local ? Des investissements et formations dans les domaines suivants peuvent être intéressants : transport et traitement des résidus de forage, services pétroliers (cuvelages et tubages des têtes de puits, station de lavage, location de navires ravitailleurs, hélicoptères ou des engins de levage), activités de soutien comme restauration, logement, consommables, location de bureaux ; le domaine des services financiers et juridiques pourrait aussi être intéressant. Quelle place pourrait avoir la Sar dans le dispositif du contenu local ? La Sar comme unique société de raffinage au Sénégal bénéficiera certainement des obligations d’approvisionnement du marché local imposées aux entreprises exploitantes. Dans ce sens, une partie de la production journalière pourrait revenir à la Sar. Celle-ci aura donc besoin renforcer ses capacités de stockage et au besoin de moderniser et de configurer ses installations pour le traitement du brut sénégalais. Cependant, notre pays sera un pays plus gazier que pétrolier. L’Etat envisage de ce fait de renforcer de nouvelles centrales électriques et de renforcer celles qui existent déjà. La Sénélec aura donc à relever le défi de la production d’énergie à bon marché et à partir de nos  propres ressources gazières.  

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